RABBI NAHMAN DE BRESLEV

LA NAISSANCE D’UN GRAND

Une terrible tempête déchirait la mer. Des vagues énormes et rugissantes heurtaient les flancs  du navire, dans un tonnerre d’écume et de vents, le menaçant de sombrer. Le vaisseau avait traversé le passage d’Istanbul et se dirigeait vers la Terre d’Israël. A son bord, le saint Baal Shem Tov comprit qu’un décret divin avait été prononcé et que seule la perte d’un bien extrêmement précieux ou la disparition d’un Tsadik saurait l’expier. S’agirait-il de sa fille Odelle qui l’accompagnait ? La mer était en furie, le naufrage semblait imminent. D’une abnégation totale, Odelle fut prête à se sacrifier mais l’esprit divin l’inspira soudainement. Elle prédit  à son père : « De moi éclora un enfant merveilleux qui écrira des livres encore plus extraordinaires ! » Le Baal Shem Tov saisit la réponse et jeta ses  précieux manuscrits à la mer, qui revint  à son calme…

C’est ainsi que  Rabbi Na’hman de Breslev, l’enfant lumineux promis par Odelle naquit le jour de Rosh ‘Hodesh Nissan 5532 (4 avril 1772) à Médziboz (en Ukraine), dans la maison de son arrière-grand-père le saint Baal Shem Tov. Sa mère, Feyga, était la digne fille d’Odelle et la petite-fille du Baal Shem Tov. Son père, le Tsadik Rabbi Sim’ha, fils de Rabbi Na’hman Horodenker, était l’un des principaux disciples et l’intendant du Baal Shem Tov. La Brith- Milah de Rabbi Na’hman  eut lieu lors de Shabath Hagadol, le 8 Nissan, Parachat Tazria, et Rabbi Na’hman y fut nommé d’après son grand-père paternel. Rabbi Na’hman ainsi que ses deux frères Yé’hiel Tsvi et Israël Mess et sa sœur, Perl grandirent dans une atmosphère hassidique authentique.

AU TALMUD TORAH

Dès son plus jeune âge, Rabbi Na’hman était ardemment attaché au service divin. Son illustre ascendance et les Tsadikim qui l’entouraient l’inspirèrent. Il se mit à l’œuvre.

Rabbi Na’hman  étudiait au Talmud Thora de Médziboz. L’étude lui demandait de grands efforts. Au début, il lisait des livres et des Mishnayoth sans parvenir à les comprendre. Il en éprouvait une telle peine, qu’il en pleurait et suppliait Dieu de l’éclairer… Il s’entêtait, s’acharnait,  combattait sans relâche, essayant sans cesse d’élargir ses connaissances en Thora.

Chaque jour, il donnait à son maître trois pièces de son propre argent pour chaque page supplémentaire de Talmud qu’il acceptait d’étudier avec lui. C’est ainsi qu’en dépit de ses difficultés, il eut le mérite de parcourir toute la Thora et d’entamer son œuvre écrite (le Séfer Hamidoth) alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant.

Plus tard, il confia à ses disciples : « Toute ma Thora, je la dois à mes prières, mes larmes et ma très grande persévérance ».

SERVICE DIVIN

Agé à peine de six ans, Rabbi Na’hman aspirait déjà à se rapprocher de Dieu. Il s’engagea passionnément dans sa propre recherche.

Il essaya le jeûne, l’ascèse, la méditation, dans un élan de zèle farouche mais discret. Il rencontra des obstacles, se battit âprement, visant les plus hautes cimes, sans jamais se laisser décourager  lorsque les hauteurs lui étaient encore hors d’atteinte.

Il s’était réservé un petit espace sous le toit de sa maison dans lequel il s’isolait souvent pour s’adresser à Dieu. Plus tard, il  transmit à ses disciples cette pratique appelée « Hithbodédouth », qui se répandit pour être ensuite adoptée par quiconque recherche la proximité avec Dieu, même s’il ne compte pas parmi les ‘Hassidim de Breslev.

A  cette même période, il  commença  à travailler en vue de purifier son corps et d’annihiler ses désirs : il mangeait avec sainteté, et le minimum. Parallèlement, il  entama un travail d’amélioration des traits de caractères (colère, modestie etc.).

Aussi, il prit l’habitude de se rouler dans la neige, et de se tremper au Mikvéh (bain rituel) même par un froid glacial. Malgré son intense désir et ses nombreuses aspirations, ces années-là furent jalonnées de luttes et de difficultés. Même l’accomplissement des services divins simples et faciles, si l’on peut dire, lui demandait de grands sacrifices. Il trouva comme unique soutien le rapport qu’il entretenait  secrètement avec le Baal Shem Tov - en se recueillant fréquemment sur sa tombe, en s’épanchant et communiquant avec lui. Notons qu’il agissait ainsi en secret de ses parents, de sa famille et du reste du monde : à l’intérieur, il servait Dieu avec un amour extraordinaire; en apparence, il jouait et se comportait comme tous les autres enfants de son âge.

Ces premières années de luttes furent très rudes mais elles débouchèrent sur le résultat tellement espéré : devenir un Juif, au sens complet du terme. Quand il y parvint, il entreprit d’enseigner que la porte est ouverte à tous et que la sainteté peut se conquérir ! Quiconque désire s’élever pourra y parvenir !

BAR MITSVAH ET MARIAGE

A Rosh ‘Hodesh Nissan de l’année 5545 (1785), Rabbi Na’hman de Breslev atteint l’âge de la Bar Mitsvah. A ce moment-là, on lui proposa en mariage Sashia, la fille de Rabbi Efraïm d’Oussyatin. Le jour même de ses noces,  après la ‘Houpah, notre maître engagea la discussion avec les jeunes qui se trouvaient là afin de voir s’il y avait lieu de les rapprocher du service divin. Il les trouva tous plongés dans les plaisirs de ce monde. Repérant  Rabbi Shimone, il commença à discuter avec lui de divers sujets matériels mais ce dernier le regarda avec étonnement et lui déclara ne pas être intéressé par ces futilités. Alors notre maître lui promit qu’une grande amitié se nouerait entre eux. En effet, Rabbi Shimone deviendra son premier disciple, son confident intime et  lui sera fidèle dans ce monde ci comme dans le monde à venir.

Des années 5545 à 5550 (1785-1790), Rabbi Na’hman séjourna dans la ville d’Oussyatin. Durant cette période, il évolua considérablement du point de vue spirituel et multiplia les isolements de méditation dans les champs et les forêts. Doué d’un charisme et d’une grâce hors du commun, Rabbi Na’hman se rendait souvent dans les villages alentours afin de rapprocher de la Thora les âmes perdues, et des ‘Hassidim commencèrent à s’attacher à lui alors qu’il n’était pas même âgé de vingt ans. Il se montrait toujours très persévérant dans son étude et dans son service divin et continuait à  briser toutes ses passions. Mais jusque-là, seule son épouse connaissait la grandeur de notre maître… et ce, jusqu’au jour de son dévoilement.

LE DÉBUT DU DÉVOILEMENT

Un jour, il accompagna son beau-père Rabbi Efraïm qui se rendait, pour la Hiloulah (commémoration) de son père, au village d’Oussyatin proche d’Alexandroba. A la fin de la prière, Rabbi Efraïm distribua aux fidèles du vin et des gâteaux et  demanda à son gendre de réciter des Mishnayoth comme il est d’usage en cette occasion. Le beau-père pressa Rabbi Na’hman qui était déjà plongé dans une autre étude. Celui-ci accepta donc et se mit à étudier les Mishnayoth. Comme il poursuivait longuement cette étude, son beau-père voulut l’interrompre, mais en posant sa main sur lui, il perdit connaissance. Puis dès qu’il retrouva ses esprits, il raconta avoir vu son propre père défunt lui reprocher : « A un gendre comme celui-ci on demande d’étudier des Mishnayoth ? » Dès ce moment la grandeur de Rabbi Na’hman fut révélée au grand jour…

En 5551 (1791), il s'installa à Medvédèvka où il vécut une vie relativement paisible. Là il commença à attirer quelques adeptes. Son premier ‘Hassid fut Rabbi Shimone, puis arrivèrent Rabbi Nathan de Némirov, Rabbi Naftali , Rabbi Youdel de Dashiv, Rabbi Shmouel Ayzik et Rabbi Yékoutiel de Tirovitsa. Hormis ce florilège de lumières,  une foule de ‘Hassidim se forma autour du maître. Rapidement ce fut de plus de 200 km aux alentours que l’on venait le consulter.

Quiconque avait le mérite de l'approcher était saisi tout entier de la crainte divine. Il extirpa bien des gens de la faute, sauva bien des âmes en perdition, les rapprochant intensément de Dieu. Il fut la proie de controverses, mais tous ses ennemis ployèrent devant lui.

De terribles nuages s’étaient amassés à l’horizon de l’Histoire. L’émancipation, ce courant d’abandon des valeurs juives traditionnelles insufflé par la Haskalah incendiait l’Europe. L’anathème prononcé contre les ‘Hassidim réduisait les chances que ceux-ci auraient eu de relever les communautés de Diaspora du découragement. Ce ban forçait chaque camp à opter pour un extrême (mystique ou raison), au lieu de faire la synthèse des deux - prier et étudier- comme le  préconisait Rabbi Na’hman. L’ère napoléonienne qui s’ensuivit s’annonça elle aussi dévastatrice et assimilationniste mais Rabbi Na’hman ne se découragea pas. Loin de la, il chercha à créer un refuge pour tous ces juifs désorientés.  Cette arche salvatrice fut bâtie à Breslev ; elle fut un point de ralliement, de protection, de lumière et réconfort pour les juifs persécutés, usés par l’exil, happés par les courants influents de la Haskalah et de l’assimilation. Rabbi Na’hman sentit alors que pour se rapprocher de Dieu véritablement et rapprocher les juifs à leur tour, il lui était vital de voyager en Terre d’Israël.

LE VOYAGE VERS LA TERRE D’ISRAËL

« Ma seule et unique place est en Terre d’Israël. Tous mes déplacements sont des déplacements vers la Terre d’Israël. Et pour le moment, je joue le rôle de berger à Breslev. » (‘Hayé Moharane 156)

En avril 1798, à la veille de Pessa’h 5558, notre maître exprima son désir profond de se rendre en Terre d’Israël. En entendant cela, les membres de sa famille se mirent à pleurer et tentèrent de l’en dissuader, mais Rabbi Na’hman insista. Notons qu’à cette époque, le Moyen-Orient était déchiré par un conflit qui opposait l’armée française dirigée par Napoléon, à l’Empire Ottoman qui occupait alors la Terre Sainte et l’Angleterre. Entreprendre un voyage dans un tel contexte était donc extrêmement périlleux.

Le 18 Iyar 5558 (Lag Baomer), en mai 1798, il entreprit ce voyage qui dura une dizaine de mois et qui le mena malgré maintes épreuves, avec son disciple Rabbi Shimone vers la Terre sainte. Lorsque notre maître atteignit le rivage de ‘Haïfa et foula le sol sacré, il capta les hautes révélations spirituelles qu’il espérait.

Son objectif atteint, Rabbi Na’hman fut de retour chez lui à Medvédèvka le 9 Tamouz 5559 (juillet 1799).

BRESLEV

Rabbi Na’hman vécut dans la ville de Breslev depuis Eloul 5562 (septembre 1802) jusqu’à Iyar 5570 (mai 1810) où il déménagea pour Ouman. C’est à Breslev que la réputation de Rabbi Na’hman grandit. Et c’est là-bas qu’il œuvra durant la majeure partie de sa vie et dévoila ses principaux enseignements, consignés dans ses différents ouvrages par Rabbi Nathan, son élève dévoué.

Un Shabath, on servit un verre de vin à Rabbi Na’hman à l'intention du Kidoush. Celui-ci se renversa puis on lui servit un second verre avec lequel il sanctifia le Shabath, ensuite il déclara :

« Nous avons aujourd'hui implanté le nom de 'Hassid Breslev dans le monde, et jamais ce nom ne sombrera, car les adeptes seront désignés à jamais du nom de la ville de Breslev». Il affirma également  qu’à l’avenir, le monde tout entier sera « adepte de Breslev » et commenta à l’appui le verset «  Je vous retirerai ce cœur de pierre et placerai en vous un cœur de chair (lev bassar) », dont les lettres composent le mot « Breslev ». Enfin, Rabbi Na’hman dit à ses disciples qu’ils avaient conquis la ville de Breslev en tapant des mains et en dansant.

UN AUTRE PÉRIPLE

« Si les gens savaient pour quelle raison je voyage, ils m’embrasseraient la plante des pieds. A chacun de mes pas, je fais pencher le monde entier vers un jugement favorable. » (‘Hayé Moharane 155)

Au mois d’Adar 5567 (mars 1807), notre maître entreprit un voyage secret en compagnie de Rabbi Naftali et de Rabbi Shmouel de Teplik. Ils se rendirent à Novorich, Ostrog, Saslov, Brody et Radvil. La majeure partie de ce périple resta secrète.

Sur le chemin, il déclara à ses élèves : « J’ai la possibilité de ramener le monde entier dans le droit chemin. Non seulement les hommes simples, mais aussi les Tsadikim et les grands hommes. En effet, eux aussi ont besoin de s’améliorer. Je peux non seulement ramener les enfants d’Israël vers Hashem, mais également rapprocher de Lui toutes les nations du monde ! Mais si Dieu ne juge pas bon de le faire Lui-même, je n’ai pas à m’en mêler… »

SA FAMILLE

Rabbi Na’hman et son épouse Sashia eurent cinq filles (Odelle, Sarah, Myriam, ‘Haya, Feyga) et deux fils (Shlomo Efraïm et Yaacov), mais malheureusement, ces deux derniers ne vécurent pas longtemps.

Son épouse Sashia décéda la veille de Shavouot 5567 (Juin 1807) et fut enterrée à Zaslov le jour même, juste avant le début de la fête.

Peu après, on proposa en second mariage à Rabbi Na’hman la fille du notable Reb Ye’heskel Trachtenberg de Brody.

Ils se marièrent en Eloul 5567 (septembre 1807) au village de Vovchok (proche de Breslev) et Rabbi Na’hman affirma que tout celui qui avait assisté à sa ‘Houpah avait obtenu le pardon pour toutes ses fautes.

OUMAN

Un soir de Shabath, Rosh ‘Hodesh Iyar (mai 1810), un incendie se déclara à Breslev, détruisant la majorité de la ville. Notre maître et sa famille réussirent à s’échapper, et  les ‘Hassidim sauvèrent tout ce qu’ils purent. Le 5 Iyar, Rabbi Na’hman partit pour Ouman.

Il confia qu’Ouman était un lieu imprégné d’une Kédousha (sainteté) particulière, du fait de la présence dans le cimetière de la ville des 24 000 victimes juives du massacre d’Ouman en Juin 1788.

Voici ce qu’écrit Rabbi Nathan à ce sujet : « Je serais incapable d’exprimer dans cette lettre tout ce que mon cœur ressent. En se rendant à Ouman et en me permettant de l’y accompagner, notre maître a œuvré pour de nombreux mondes et pour le mérite du peuple d’Israël sur plusieurs générations.

En effet, il y a réparé des milliers et des myriades d’âmes détériorées et abîmées qui ne pouvaient être amendées que par sa disparition, comme il l’a souvent exprimé tant explicitement que par allusion. De plus, combien de bienfaits pour l’éternité cela a-t-il apporté à des générations ! Il avait révélé qu’il aiderait toujours quiconque se rendrait sur sa tombe et y lirait les dix psaumes de Théhilim du Tikoune Haklali… Et le voyage à Ouman était le début et la préparation de toutes ces réparations. »

LES PHILOSOPHES D’OUMAN (MASKILIM)

A Ouman, notre maître s’attacha à rapprocher les Maskilim (philosophes juifs émancipés) avec qui il avait déjà tissé un lien en 5562 (1802), lorsqu’il s’était rendu dans la ville de Breslev. Il disait qu’ils provenaient des « rebuts  », mais qu’il distinguait parmi ces impies certains individus porteurs d’étincelles de sainteté non encore épurées. Il réussit à rapprocher du judaïsme les trois Maskilim connus de la ville :

Moshé Landau, Hirsh Baer et ‘Haykel Horowitz. Il ne prononçait jamais de paroles de Thora devant eux, mais se conduisait de manière si noble que les Maskilim admiraient sa sagesse et son génie et s’annulaient complètement face à lui. Plus tard, ils déclarèrent que  si Rabbi Na’hman n’avait pas disparu si vite, ils seraient devenus des repentis accomplis.

UN HOMME SIMPLE

Devant ses ‘Hassidim, Rabbi Na’hman se qualifiait « d’homme simple », c’est-à-dire d’homme ordinaire se demandant même pourquoi tant de personnes se déplaçaient pour le consulter.

Il expliqua que parfois, un véritable Tsadik peut être un homme simple, qui ne révèle pas sa Thora mais qui, par le biais de ses activités profanes, parvient à exprimer une Thora extraordinaire.

LA FIN DE SA VIE

Rabbi Na’hman avait contracté la tuberculose trois années auparavant et pressentait que cette maladie l’emporterait prochainement. Douloureusement évoquée dans Yémé Moharanath, la fin de la vie de Rabbi Na’hman s’illustra cependant d’une note d’espoir : « N’ayez pas peur ! Sachez que je marche devant vous ! Si déjà je peux apporter réparation à des âmes qui ne m’ont pas connu, a fortiori vous, vous pouvez attendre de moi une grande aide… ».

Par ces paroles, s’exprime la promesse  de Rabbi Na’hman de nous guider ; pourvu que nous lui donnions notre cœur, il fera pour nous toutes les guerres ! Notre maître réfléchit sur le lieu où il souhaitait être enterré. Il aurait voulu reposer en Israël, mais en raison de la difficulté du voyage, il craignait de mourir en chemin. De plus, il craignait que personne ne vienne se recueillir sur sa tombe. Aussi, il fit part de son désir ardent d’être enterré dans l’ancien cimetière où reposent tous les hommes saints tués dans le massacre d’Ouman en 5528 (1788).

LA PROMESSE D'OUMAN

Rabbi Na’hman  parla longuement de l’importance de se recueillir sur sa tombe. Il répéta à plusieurs reprises qu’il souhaitait que l’on s’y rende pour y réciter des psaumes, des prières et des supplications et que l’on y étudie. Il assura qu’il en retirerait une immense satisfaction et qu’il sortirait même de l’enfer tous ceux qui viendraient s’y recueillir, y liraient le  Tikoune Haklali  et donneraient une pièce à la Tsédakah (charité) à sa mémoire !

Le dernier Rosh Hashana (5571) de sa vie, Rabbi Na’hman livra son ultime enseignement. Celui-ci est considéré comme un testament : « Tik’ou Tokha’ha » (Likouté Moharane Tanina 8) et parle, entre autres, du chant qui se dévoilera avec le renouvellement du monde. Il s’agit d’un chant qui sera simple, double, triple, quadruple. «  J’ai une mélodie que je chanterai à l’avenir et qui sera le Olam Haba (monde à venir) de tous les Tsadikim et ‘Hassidim. » Puis, Rabbi Na’hman demanda d’entonner une mélodie.

LA RÉPARATION DES ÂMES

Rabbi Na’hman avait révélé à Rabbi Nathan que la mort du Baal Shem Tov avait permis de réparer de nombreuses âmes. Il précisa alors qu’à Ouman, lui-même était entouré non pas de milliers, mais de myriades d’âmes que seule sa disparition pouvait amender !

Il se tourna vers le mur en déclarant sacrifier sa vie pour Hashem. Il expliqua que son âme ne pouvait plus rester dans son corps, car il avait atteint un niveau si élevé qui l’obligeait à quitter ce monde.

LE DERNIER JOUR

Le mardi 18 Tishri 5571 (1810), à la tombée de la nuit, notre maître, source de lumières, rendit l’âme à son Créateur. Il s’en alla dans la sérénité, la sainteté et dans la plus grande pureté,  tel un ange de Dieu...